Imaginez une grotte où l’on a trouvé des outils du Néolithique, célébré des ballets, dansé en discothèque… et où, demain, seuls les chauves-souris auront la clé ! Les grottes Loubière, perchées dans le massif de l’Étoile, cumulent les vies incroyables. Difficile de faire plus secret, plus atypique et plus chargé d’histoire sur le territoire marseillais.
Je t’emmène dans ce lieu fascinant, dont l’entrée condamnée n’empêche pas le passé de hanter les collines. D’abord repaire de loups et d’humains préhistoriques, puis lieu d’exploration, de drame et d’émerveillement, les grottes Loubière s’apprêtent à écrire un nouveau chapitre. Et il risque bien de rester réservé à quelques privilégiés… à poils et à ailes !
L’odyssée d’un site unique, des premières fouilles à l’époque disco
Tout commence en 1829 : un certain Simonet révèle la grotte au public. Le nom vient du provençal : “tanière du loup”. Ce n’est pas une image : des ossements de loup y sont exhumés, aux côtés d’outils du Néolithique, de l’âge du bronze, de l’âge du fer, jusqu’à la période romaine. Des pointes en os, des silex, de la poterie, des vases, et même un squelette d’Homo sapiens primitif sont retrouvés dans ce véritable coffre-fort du passé.
Le XXe siècle réserve au site une histoire digne d’un polar. Après un crime sordide, la grotte ferme puis rouvre, s’aménage, se transforme en haut-lieu touristique. Escaliers, cascade de 7 mètres, formations naturelles étonnantes : la grotte devient le décor d’événements, de ballets et même de soirées. On y danse, on y tourne des films, jusqu’à sa dernière vie improbable… celle de discothèque !
Périodes explorées | Trésors retrouvés |
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Néolithique à Romain | Os, outils, poteries, squelette humain |
XXe siècle | Bal des Opéras, discothèque, tournages |
Un trésor archéologique exposé… mais un site désormais interdit
Aujourd’hui, tous ces vestiges sont visibles au Muséum d’Histoire Naturelle de Marseille. L’entrée de la grotte, elle, reste inaccessible au public. Fermée en 1989, condamnée plus solidement encore en 2021, la Loubière s’est endormie, laissant ses mystères sous la colline. Mais la fascination continue : chaque Marseillais a entendu parler de ce lieu hors du temps, où le passé et la fête se sont frôlés.
La grande réouverture : une chance pour la biodiversité, une frustration pour les curieux
Le projet de renaissance n’est pas destiné aux visiteurs mais… aux chauves-souris ! La Ville souhaite rouvrir les entrées naturelles en les sécurisant pour permettre la reproduction de sept espèces de chiroptères. Des barreaux protégeront l’accès, mais laisseront passer le Minioptère de Schreibers et le Petit Murin, autrefois nombreux dans la grotte. Une victoire écologique, mais une frustration pour tous ceux qui rêvent d’un retour des visites spectaculaires…
Projet 2025 | Objectif |
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Réouverture pour chiroptères | Renaturation, préservation de la faune |
Accès public | Fermé, sécurisé par barreaux |