On ne va pas se mentir : pendant longtemps, je faisais partie de ceux qui rêvaient de passer l’été sur la presqu’île de Giens, dans le Var. Ses criques turquoises, ses plages bordées de pins, son sable blanc à deux pas de Porquerolles… C’était le petit coin de paradis où poser sa serviette et oublier le monde.
Mais aujourd’hui, tout a changé. Ce qui ressemblait à une carte postale s’est transformé en parcours d’obstacles, avec plus de voitures que de poissons dans l’eau, et une densité humaine qui ferait pâlir un concert en plein air.
Pourquoi Giens n’est plus le refuge tranquille qu’il était ?
Ce n’est pas une rumeur, c’est ce que j’ai vécu : à peine arrivé, bouchons interminables sur la route d’Hyères, parkings saturés dès 9h, et plages où il faut presque réserver son mètre carré. Le décor est le même, certes… mais l’ambiance n’a plus rien de reposant.
La presqu’île, autrefois prisée des amateurs de nature, est devenue victime de son succès. L’accès facile, les réseaux sociaux et les guides de voyage n’y sont pas pour rien. Résultat : on se retrouve à marcher sur des serviettes pour rejoindre la mer, à faire la queue pour une glace, et à se frayer un passage entre les parasols comme dans un métro bondé.
Et même côté mer, ce n’est plus ça : les eaux, pourtant translucides, sont devenues troubles certains jours de grande affluence, avec des déchets flottants qui rappellent que trop de monde finit par tout abîmer.
Des prix qui s’envolent, pour un confort qui s’écroule
Ce qui m’a le plus surpris cette année, c’est le grand écart entre les tarifs pratiqués… et le ressenti global du séjour. J’ai payé plus cher qu’un trois étoiles pour un logement bruyant, sans vue, sans climatisation. Tout ça pour dormir à deux pas d’une route saturée de klaxons et de scooters à toute heure.
Voici un aperçu de ce que j’ai noté cette saison sur la presqu’île de Giens :
Élément observé | 2019 | 2024 |
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Prix moyen location à la semaine | 850 € | 1 450 € |
Temps d’attente pour un resto | 10 à 15 min | Parfois plus d’1 h |
Stationnement gratuit disponible | Facile hors saison | Quasiment impossible |
Qualité de baignade | Excellente (eaux limpides) | Variable selon les jours |
En résumé, on paie plus, on en profite moins, et surtout, on en ressort plus fatigué qu’on est arrivé.
Et ce n’est pas qu’une question de confort personnel. Même les locaux en parlent : les petites routes ne tiennent pas le choc, les commerces sont débordés, et les nuisances sonores explosent en pleine saison.
Existe-t-il des alternatives si on veut quand même profiter du Var ?
Je ne vais pas vous dire d’éviter tout le département, ce serait mentir. Mais si je peux vous souffler une idée : regardez du côté de la côte bleue ou de la région de Bormes-les-Mimosas, à quelques dizaines de kilomètres, et bien plus respirables.
L’été sur Giens, ce n’est plus la mer turquoise au calme, c’est une épreuve de patience pour garer sa voiture, une bataille pour poser sa serviette, et un casse-tête pour dîner sans réservation une semaine à l’avance.
C’est dommage, parce que ce coin mérite mieux. Mais pour l’instant, il semble avoir perdu ce qui faisait son charme : la discrétion, le calme, l’évasion simple. Alors à moins d’y aller hors saison ou à vélo, mieux vaut réfléchir à deux fois avant de foncer tête baissée dans cette fournaise touristique.
Si vous tenez à votre tranquillité, à la beauté sans le tumulte, cet été, tournez les talons et explorez ailleurs. La Méditerranée est vaste… et heureusement, certains de ses trésors restent encore un peu cachés.