Retour au pays : pourquoi c’est si dur de rentrer ?

retour de voyage en avion
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Quand on entend tous ces témoignages d’expatriés qui pour rien au monde ne reviendraient en France. On est en droit de se poser la question si on ne peut pas un petit peu plaindre ceux qui eux, rentrent en France.

Voila 1 an que je suis rentré de mon road trip en van en Australie. Pendant 7 mois j’ai parcouru l’ensemble de la côté est du pays, l’île du sud de la Nouvelle Zélande et une bonne partie de la Thaïlande. Depuis, je suis parti un peu à droite à gauche (Barcelone et Lisbonne par exemple) mais pour de courtes périodes (2 semaine maximum). Pourtant, la vie de voyage me manque terriblement. La mentalité australienne et la liberté de pouvoir aller partout où je le désire sont deux choses que je ne retrouve pas en France (normal me direz-vous).

Aujourd’hui, mon esprit est tourmenté par toutes sortes de sentiments. Quand je pense à mes longs voyages, il y a toutes sortes de très bons moments qui me reviennent à l’esprit. Deux secondes plus tard, la nostalgie prend le dessus et c’est une légère tristesse qui vient. Et je me dis “rolala c’était vraiment trop bien”. Partagé entre joie et tristesse donc (ok, dans ma tête c’est le bordel, on a compris).

Lorsqu’on a connu cette liberté que l’on a en voyageant, c’est vraiment dur de s’en défaire. Une fois en France, la petite routine quotidienne nous accueille à bras ouvert. Les factures et toutes sortes de petites prises de tête sont elles aussi très accueillante. Ok la liberté c’est fini, t’as pété ton câble quelques mois, maintenant tu reviens à la r(m)aison et tu vas bosser comme tout le monde.

Toi, tu rentre de voyage, ton retour se fait en 3 phases :

  • Phase 1 : tu es un héros auprès de toute ta famille et tes potes parce que t’as voyagé à l’autre bout du monde.
  • Phase 2 : Ok t’es rentré mais tu te dis que tu vas garder cette mentalité de quand t’étais en voyage et fais déjà des plans sur la comète pour ton prochain voyage.
  • Phase 3 : Déprimé, t’es devenu un looser parce que tous tes potes ont un taf et toi non. Du coup, pas de tune, les espoirs d’un retour au voyage s’amoindrissent, t’as repris ta routine et ta mentalité d’avant et tu soûles tous tes potes en parlant sans arrêt de ton voyage. Là, c’est la bad.

Prisonnier de cette société où je ne trouve pas ma place…

Le blues du voyageurs” comme certains l’appellent. Mes amis ne le comprennent pas. Pour beaucoup, partir à l’autre bout du monde est courageux mais à la fois immature. En gros, il faut faire comme tout le monde, trouver un travail, une femme, un appart et un bébé. D’ailleurs à mon retour, beaucoup était en ménage et quelques uns avaient un bébé en cours de route. Des working peoples bien loin de ma conception de la vie. Prisonnier de cette société où je ne trouve pas ma place, il était difficile de reprendre le cours de ma vie en repensant à tout ce que j’avais pu voir pendant mes voyages.

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Je me promettais de garder cette mentalité….

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Je me souviens, lors de mon retour d’Australie, j’avais une escale à Dubaï. Déjà en baisse de moral de quitter le monde du voyage, je me promettais de garder cette mentalité et cette connaissance de moi-même que j’avais découverte. Pourtant, quelques mois après le retour, je sortais toujours l’exemple de l’Australie à mes amis lors d’une discussion. Du genre “tu sais en Australie, ça se passe pas comme ça…” Au bout d’un moment, j’essayais même de me contrôler pour ne rien dire car je savais bien que je rabâchais encore et encore mon voyage, alors je gardais pour moi mes pensées. Je savais bien que mes amis ne me comprenaient pas. Comment le pouvaient-ils ? Pour eux, j’avais eu beaucoup de chance de partir en vacances. Pour moi, ce n’était pas des vacances mais un voyage et ce n’était pas de la chance mais bien un choix que j’avais entrepris.

La question se pose alors : faut-il plaindre le voyageur qui après avoir vécu une vie de malade (pendant que ses collègues, eux étaient au boulot) se plaint d’être revenu au pays ? Le voyageur à le “cul entre deux chaises” entre ces deux émotions, la nostalgie de penser à son voyage le remplit de bonheur mais aussi de tristesse car il n’a plus la même qualité de vie qu’il a pu connaitre, il pensera toujours que l’herbe est plus verte ailleurs et aura toujours cette petite pensée que “c’était vraiment trop bien”, impossible de trouver sa place dans la société actuelle car il s’est trop imprégné d’une autre culture et d’un autre mode de vie. Pourtant, rentrer au pays est synonyme de revoir beaucoup de gens qu’on aime et qui nous aime. Puis, j’avoue que c’est agréable de pouvoir dormir dans un lit confortable et de prendre une douche chaude tous les jours. C’est aussi un retour au confort et aux relations sociales stables. Alors comment trouver le juste milieu ?

Et toi, quel est ton ressenti ? Toi, voyageur longue durée de retour en France ? Ou toi, resté en France alors que ton pote voyageait autour du monde ?

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